N° 21 Juin 2004 |
Lama Teunsang: |
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La phase dite «pionnière» de Montchardon qui dure depuis
bientôt trente ans et qui a été largement consacrée
à la construction du Centre est sur le point de s’ouvrir vers une
nouvelle période, plus orientée vers l’approfondissement
de la pratique du Dharma et la consolidation de tout ce qui a été
entrepris au cours de ces années travailleuses et engagées.
Pour marquer ce changement de cap, il fallait bien un numéro spécial
des nouvelles de Montchardon que voici. Dans ce numéro : un retour sur
les activités de l’année écoulée, mais surtout,
une évocation des grandes lignes du projet de construction du centre
de retraite et des bouleversements régénérateurs que cela
laisse supposer. Et pour embellir ce numéro, un discours de Lama Teunsang
revenant sur les buts fondamentaux du Centre et les profondes raisons de son
existence. Bonne lecture et merci pour votre fidélité !
Un centre de retraite à Montchardon:
un discours de Lama Teunsang le 15 avril 2004
Le 15 avril 2004, à l’occasion de la réunion de la Congrégation,
Lama Teunsang a bien voulu répondre à nos questions et interrogations
concernant le projet de construction du centre de retraite. Ce fut l’occasion
d’entendre le Lama revenir sur des points fondamentaux qui touchent autant
à l’histoire de Montchardon qu’à la motivation qui
a constamment animé son action au service du Centre.
Montchardon est devenu aujourd’hui un lieu florissant et en pleine expansion.
Ceci est le fruit du travail conjugué de tous, des lamas, des résidents
et des aides bénévoles. Depuis les premiers jours de Karma Migyur
Ling, ils n’ont pas cessé de travailler avec énergie et
générosité. Et grâce à cela, ce qui n’était
au départ qu’un centre mal loti s’est transformé en
un lieu accueillant et favorable à l’éclosion du Dharma.
Nous pouvons être heureux du résultat.
Depuis les premiers jours, l’idée d’un centre de retraite
était présente, mais pendant longtemps, les conditions n’étaient
pas réunies pour pouvoir débuter sa construction.
Aujourd’hui, le moment est enfin venu, et il nous faut faire vite, car
c’est un projet d’une très grande importance.
À l’Est comme à l’Ouest, le Dharma se diffuse et
nous devons penser au futur. Tout ce qui touche au Dharma, à la différence
d’un projet ordinaire et personnel, va bien au-delà de nos existences
présentes. La pratique qui se déroule dans un centre du Dharma
est plus puissante encore que la pratique personnelle que nous pouvons accomplir,
car là elle s’y rassemble et se conjugue. Et depuis bientôt
trente ans, quotidiennement, trois sessions de pratiques ont été
accomplies ici. Quand l’on sait les immenses bienfaits qui découlent
de la récitation d’un seul mani récité par une seule
personne, l’on peut alors envisager le vaste océan infini des bienfaits
d’une telle pratique continue et réunie par un si grand nombre
de personnes depuis tant de temps.
D’un certain point de vue, nous pouvons considérer l’histoire
du Centre et la situation présente, comme le signe évident d’un
accomplissement ordinaire et comme la preuve manifeste des bienfaits du Dharma.
Dans les textes, que dit-on à propos des lieux spirituels ? On en parle comme des lieux où mûrit la pratique, où s’élabore la connaissance et où l’approfondissement de la réalisation est rendu possible. L’on dit aussi que l’accomplissement est supérieur à l’étude, comme est supérieure la réalisation du sens ultime par rapport au sens commun. Et dans de nombreuses prières de souhaits, toujours l’on récite : « pour le bien de tous les êtres, puissent des lieux d’étude, de pratique et de réalisation du Dharma être établis !»
C’est dans cette perspective et pour toutes ces raisons invoquées
que la construction et l’établissement d’un centre de retraite
est important. Et même si celui-ci est modeste et qu’il n’y
a qu’un petit nombre de retraitants, c’est un bien futur pour le
Centre, car ceux qui y séjourneront, les résidents et les personnes
qui fréquentent Karma Migyur Ling, seront ensuite à même
de s’occuper du Centre et de pourvoir à sa pérennité,
de génération en génération.
Faire une longue retraite, cela n’a pas pour but d’obtenir du pouvoir
ou une autorité supérieure aux autres. Le seul but, c’est
de recevoir la totalité de la transmission des précieux enseignements
de la lignée Karma Kagyu, de pouvoir ainsi les perpétuer, les
approfondir et agir ainsi pour le bien de tous les êtres, dans la perspective
de la réalisation ultime de l’Éveil. En Occident, de bons
exemples doivent être donnés dès le début. C’est
de cela que dépendra le développement futur du Dharma.
Aujourd’hui, trop de personnes parlent du haut de leurs connaissances
et non pas à partir de leur expérience et de leur réalisation.
Il est important qu’il n’en soit pas ainsi dans le domaine spirituel,
mais malheureusement, c’est encore bien trop souvent le cas. Il faudra
donc que les candidats à une retraite de trois ans fassent leurs preuves
et pour cela, ils devront accomplir une retraite préparatoire. Le jour
où nous pourrons commencer la première retraite, nous inviterons
un Lama expérimenté afin qu’il transmette toutes les initiations,
les transmissions et les instructions. À cette occasion, tous pourront
en bénéficier.
Dans les conseils et préceptes du refuge, il est dit que la pratique
spirituelle accomplie par un individu possédant ces voeux est cent ou
mille fois plus puissante que celle accomplie par celui qui ne les possède
pas. C’est pour cette raison, entre autres, que celle ou celui qui accomplira
une telle retraite, moine, nonne ou laïque, bénéficiera de
la puissance et de la grâce du Dharma, pour le bien de tous les êtres.
Puisse le Dharma demeurer par delà les siècles et les êtres
s’établir dans la parfaite bouddhéité !
Un centre de retraite ? Pour quoi faire
?
par Jean Pierre Schnetzler
Le projet de construction, arrivé à maturité, vient d’être
présenté à la Direction de l’Equipement. Le permis
de construire pourrait donc être obtenu fin juillet et les travaux commencer
à l’automne. Mais avant d’envisager leur déroulement,
il convient de revenir en arrière, et pour nos nouveaux membres, de préciser
quelques questions fondamentales : pourquoi un centre de retraite de longue
durée ? Pourquoi maintenant ?
Faire retraite c’est s’éloigner d’une société
agitée et se poser dans l’isolement et le calme, tous les pratiquants
savent cela. Faire durer cette retraite, c’est se donner les moyens d’une
pratique méditative approfondie, à la mesure des transformations
nécessaires, ce que les ermites ont toujours fait. Mais dans la lignée
Kagyu, aussi appelée la tradition de la pratique, s’est instaurée
une retraite de trois ans, dotée d’un programme méditatif
complexe. Celui-ci comprend les richesses méthodiques de la lignée,
que le méditant va expérimenter tour à tour dans un ordre
logique. Même s’il ne réussit pas, en trois ans seulement,
à mener le travail à son terme, il en saura suffisamment pour
en être le dépositaire s’il décide de se consacrer,
comme lama, à leur conservation et à leur transmission, ou bien
pour les pratiquer efficacement à son usage personnel, s’il souhaite
rester laïque dans le siècle.
Cette organisation pédagogique a été l’œuvre
d’un maître du XIXe siècle, Jamgön Kongtrul Lodrö
Thayé, un des fondateurs du mouvement œcuménique (rimé),
qui a rapproché les diverses lignées. Kalou Rinpoché, un
de ses tulkous, a décidé dès la fondation des premiers
centres d’enseignement en Occident, d’y adjoindre des centres de
retraite, jugeant que c’était nécessaire pour la sauvegarde
et le développement du patrimoine spirituel de la lignée et du
bouddhisme tantrique en général. Le succès des centres
de retraite, comme ceux du Bost dynamisés par Guendune Rinpoché,
montre combien cette organisation exotique se naturalise bien en notre pays.
Pour résumer très brièvement la progression des enseignements,
nous citerons les grandes étapes d’un des programmes de la retraite.
Elle commence par les « pratiques préliminaires » (prosternations,
purification par Dorje Sempa, offrande du mandala, Gourou Yoga), et l’entraînement
à la concentration (chiné) et à la vision pénétrante
(lhagtong). Elle se poursuit par la pratique des divinités tutélaires
(yidam), et se termine par celle des yogas physiques, et des six doctrines de
Naropa : l’énergie ou la chaleur (toumo), le corps illusoire, le
yoga du rêve, la Claire Lumière, l’état intermédiaire
entre la mort et la naissance (bardo), l’éjection de la conscience
au moment de la mort (phowa). Elle culmine dans la réalisation de la
nature pure de l’esprit, le mahamoudra, ou grand sceau final.
Pourquoi maintenant ? On peut dire que cette construction achève le programme
de Montchardon. Les conditions de développement difficiles sur cette
croupe rocheuse et pauvre en eau, ont fait passer en priorité le centre
d’enseignement public. Celui-ci bien établi (ce fut long) il est
temps maintenant de perfectionner ce qu’il transmet, et aussi d’assurer
pour l’avenir la présence d’enseignants bien formés,
voués au bien de Karma Migyur Ling et de ses membres, ce qui conditionne
l’avenir du centre à long terme.
Description du centre de
retraite
La surface du bâtiment
du centre de retraite, d’une hauteur de deux étages et demi,
devrait faire quelques 600m2, et comprendre vingt chambres réparties
dans deux ailes. Dix pour les hommes et dix pour les femmes. Chaque chambre
sera équipée de tout le confort nécessaire, d’un
WC et d’un lavabo. Le chauffage sera installé et les retraitants
n’auront pas à dormir dans la traditionnelle caisse de méditation.
En effet, Lama Teunsang tient à ce que les chambres soient pourvues d’un
minimum de confort.
Chaque aile possédera une entrée indépendante et une petite
cour. Au rez-de-chaussée de chacune d’elle, se trouvera la salle
de yoga-temple, la cuisine et la salle à manger. Les chambres seront
réparties entre le premier et le deuxième étage.
La totalité du bâtiment sera entourée d’un mur d’enceinte
permettant aux retraitants d’être soustraits aux regards des visiteurs
et de rester concentrés dans leur pratique.
Sur les dix hommes et femmes, au maximum, qui s’engageront dans une retraite
de trois ans, un homme et une femme seront responsables de la cuisine et de
l’intendance, assurant le lien avec l’extérieur. Quant au
maître de retraite, il sera amené à visiter le centre de
retraite autant que nécessaire, transmettant instructions, conseils et
appuis. Et comme l’a indiqué Lama Teunsang, un lama hautement qualifié
sera invité avant le début de la retraite pour transmettre toutes
les initiations et transmissions orales (loung) requises.
Compte rendu de l'Assemblée Générale
du 12 juin
par Jean Marc Falcombello, président du Centre d'Etudes Tibétaines
Samedi 12 juin, a eu lieu l’assemblée générale du
Centre d’Études Tibétaines de Montchardon. Mais avant de
vous rendre compte de ce qui s’y est dit et d’évoquer l’ambiance
chaleureuse et inspirante ressentie, il n’est peut-être pas inutile
d’informer ceux de nos membres qui ne sont pas au fait de toutes les subtilités
juridiques de notre mode de fonctionnement. Pour faire simple, disons que Montchardon
existe sous plusieurs formes mais qu’en essence, il n’est qu’un.
Juridiquement parlant, résident à Montchardon trois entités.
La première, la Congrégation Karma Migyur Ling, reconnue par le
Conseil d’État, a pour but de préserver l’idéal
fondateur du Centre et d’incarner la pérennité de l’activité
qui s’y déroule. Elle est toute entière tournée en
direction du Dharma et placée sous l'autorité du Karmapa, l’autorité
suprême de la lignée. Ses activités sont purement religieuses.
La deuxième, le Centre d’Études Tibétaines, ou CET,
est une association loi de 1901 qui fédère tous les membres qui
participent à nos activités et qui organise tous les stages. Enfin,
la troisième entité, c’est l’Association Cultuelle
Bouddhique, qui s'occupe du domaine du culte et qui est habilitée à
recevoir des dons et des legs donnant droit à des déductions d'impôts
en franchise de taxe. Enfin, pour être complet, il nous faut aussi mentionner
la SNC Montchardon Diffusion, communément appelée «la boutique»,
qui est en fait la branche commerciale du Centre.
Mais pour faire encore plus simple, nous pouvons dire avec raison que le Centre,
c’est nous tous ensemble.
C’est ce qui fut évoqué et rappelé à la conscience de chacun des présents ce samedi 12 juin. Une réunion qui a aussi donné l’occasion de faire le compte rendu des activités de l’année écoulée, marquée par la venue exceptionnelle de Sa Sainteté Karmapa en janvier et par les enseignements brillants et précieux de Lama Shérab Gyaltsen Rinpotché, portant sur le bardo et les techniques profondes du Vajrayana. Mais aussi, une année d’activité des résidents et des bénévoles, qui, conduits par Patrick Siegenthaler, ont terminé la citerne de 600 000 litres, répondant ainsi aux souhaits insistants de Lama Teunsang tenant plus que tout à assurer l’approvisionnement du Centre en eau. Et enfin, une année riche de votre présence, car ce ne sont pas moins de 18 000 nuitées que le Centre à assuré durant l’année 2003.
Un chiffre impressionnant qui donne la pleine mesure de ce qui se déroule
à Montchardon. Beaucoup y trouvent certainement le réconfort spirituel
recherché, approfondissant leur pratique régulière ou rencontrant
les enseignements du Bouddha pour la première fois. Nous pouvons parler
d’une situation saine, autant du point de vue de la stabilité des
finances que de la fréquentation du Centre. Une stabilité qui
nous autorise à envisager le futur avec confiance, comme on peut s’en
rendre compte à la lecture de Lama Teunsang, et qui rend grâce
à tous les efforts bénévoles dont Montchardon peut être
fier. Pour autant, le chemin à parcourir reste long, d’autant qu’il
est a la mesure des siècles. Mais c’est cette durée même
qui est inspirante. Le chemin n’est-il pas la voie et le sens même
de notre action ? Bien souvent, Lama Teunsang l’évoque pour dire
toute l’audace nécessaire au voyageur qui poursuit sa route coûte
que coûte en direction du but ultime.
Dans l’immédiat, et afin de mener à bien le projet de Lama
Teunsang, c’est de la force de tous dont nous aurons besoin.
Puisse l’action de tous à Montchardon être la promesse de
nos accomplissements futurs !
Point sur le projet du centre de retraite
C’est au début du mois de mai qu’ont été déposés les permis de construire, et si tout se passe comme prévu, nous pensons pouvoir commencer les travaux en septembre. Rapide pensez-vous ? Effectivement, le temps presse, et vous en comprendrez mieux les raisons en lisant la présentation du projet qu’en fait Lama Teunsang. Dans cette perspective, nous espérons voir le gros oeuvre terminé avant l’hiver et les travaux prendre fin courant 2005.
Du rêve à la réalité
Si nous voulons voir s’élever ce bâtiment dans les meilleurs
délais sur
la terrasse située à l’arrière du temple, depuis
longtemps destinée à cet usage, il nous faudra pouvoir compter
sur l’aide de tous.
Dans un premier temps, c’est d’une solide équipe de bénévoles
dont nous aurons besoin pour réaliser le gros oeuvre. Actuellement, nous
cherchons un responsable des travaux qui aura la charge d’encadrer l’équipe
et de diriger les travaux. Pour ce qui est de la réalisation des fondations,
le recours à une entreprise de travaux publics semble la meilleure option,
vu la difficulté du terrain et les compétences hautement techniques
requises pour ce genre de travail. Une fois les fondations faites, il s’agira
d’élever progressivement par étape. Après de nombreuses
réflexions, le type de construction retenu pour édifier les murs
extérieurs du bâtiment est la brique de type bio-mur. Ce matériau
semble parfaitement adapté à nos besoins, conjuguant la facilité
de mise en place et d’exécution avec une attention respectueuse
de l’environnement doublée d’une grande résistance
au temps. Au vu de ce genre de construction, qui tient plus de l’assemblage
que de la maçonnerie traditionnelle, même des personnes non qualifiées
pourront participer au montage des murs. Il suffira à celles et ceux
souhaitant se joindre à l’aventure d’être équipés
de leur bonne volonté et d'avoir envie de se mettre au service du Centre.
C’est Frédéric Cattin qui se chargera de
la constitution de cette équipe de bénévoles et de la planification.
Les personnes intéressées sont donc invitées à se
faire connaître auprès de Frédéric en téléphonant
au Centre ou par courriel. Comme
de bien entendu, les futurs retraitants et retraitantes pourront participer
à ces travaux.
De l’immédiat au long terme
Certes, une fois de plus, nous ne pourrons mener à bien la construction
du centre de retraite sans votre aide précieuse. Une aide financière
bien sûr, pour laquelle votre générosité n’a
jamais failli et que nous espérons voir se renouveler, et une aide immédiate,
sous forme de votre force de travail et des multiples coups de main essentiels
à la bonne marche du Centre. Mais dans un futur à court terme,
c’est peut-être d’un nouveau mode de collaboration dont nous
aurons besoin.
Une collaboration fondée sur la richesse des compétences réunies,
celles de tous, et sur le modèle de missions ponctuelles placées
sous la supervision de la congrégation et de l’équipe résidente.
Car en effet, si les souhaits de Lama Teunsang s’accomplissent, les personnes
occupant actuellement des postes à responsabilité seront amenées
à accomplir une retraite de longue durée et devront, en tout cas
temporairement, être remplacées. Vous le savez, depuis de nombreuses
années, une équipe de résidents s’est constituée,
se mettant au service de Montchardon en offrant son temps, son savoir, son énergie,
sa fidélité et son engagement. Il est bien qu’il en soit
ainsi, et cette situation est en parfaite adéquation avec la volonté
de Lama Teunsang.
Cependant, ce n’est pas un modèle parfait, et la mise en place
du centre de retraite pose avec évidence la question du renouvellement
des membres de cette équipe. Si Montchardon veut pouvoir offrir aux personnes
qui fréquentent le Centre la possibilité d’étudier,
de pratiquer et d’approfondir l’expérience du Dharma sous
la forme de retraites de longue durée, il est nécessaire qu’un
système d’alternance puisse être mis en place. Sinon, il
ne sera tout simplement pas possible à tous ceux qui le souhaitent de
pouvoir s’engager dans cette voie. C’est pourquoi nous avons besoin
d’une aide à long terme, qui puisse épauler et partager
des postes exigeants et à plein temps, tels que la gestion administrative,
la traduction du tibétain, la gestion de la boutique, la cuisine, la
maintenance des bâtiments, l’organisation des activités et
leur planification. En ce sens, Karma Migyur Ling vit une période importante
de son histoire. Si depuis longtemps nous sommes tous venus nous y ressourcer,
ce qui est bien sa fonction première, il nous faut peut-être maintenant
collectivement penser à la façon dont nous pourrons contribuer
à la perpétuation de son histoire. Des formules de contributions
diverses devront être trouvées à l’avenir, et c’est
ensemble que nous répondrons à ce défi. N’hésitez
donc pas à venir en discuter avec nous, et à nous faire part de
vos envies et des talents que vous êtes prêts à offrir à
Karma Migyur Ling et au Dharma.
Le statut des futurs retraitants et retraitantes
La construction du centre de retraite sera financée entièrement
par le centre, et les futurs retraitants n’auront pas à contribuer
au coût des travaux. Cependant, les dons de tous seront évidemment
accueillis avec gratitude pour nous aider à boucler le budget (voir
encart ci-dessous).
Nous pouvons d’ores et déjà préciser que les retraitants
n’auront à régler que le montant du prix de journée
minimum (nourriture, éclairage, chauffage etc.) qui reste à fixer.
À titre indicatif, il s’élève actuellement au Bost
(le centre de retraite de Dhagpo Kagyu Ling, en Auvergne) à 340 euros
mensuels. Ceux ne disposant pas d’un apport personnel suffisant, ou de
l’aide de leur famille ou d’amis, pourront bénéficier
d'un fonds spécial, bien entendu après l’étude de
leur situation par la Congrégation. À cet effet, l’association
cultuelle bouddhique de Montchardon disposera d’un compte spécial
sur lequel des donateurs éventuels pourront effectuer leurs versements,
déductibles des impôts, dans les conditions habituelles. Ainsi,
l’absence de ressources ne sera pas un empêchement à la retraite.
Mentionnons encore que chaque retraitant devra bénéficier d’une
couverture sociale personnelle, soit déjà existante, soit privée.
Année préparatoire
Si nous ne rencontrons pas de retards significatifs dans l’avancement
des travaux, nous pensons que dès 2006, une année préparatoire
pourra être consacrée à la mise à niveau des candidats.
Aux dires de Lama Teunsang, les candidats à une retraite de trois ans
devront réunir les conditions suivantes : obtenir l’avis favorable
du Lama, perfectionner leur connaissance du Dharma, apprendre à lire
couramment le tibétain, expérimenter les conditions de la vie
en retraite durant quelques mois et être dotés d’une sincère
motivation. Vous l’aurez compris, Montchardon entame une nouvelle période
de son histoire, et nous sommes heureux de pouvoir en partager avec vous les
prémices.
La Congrégation Karma Migyur Ling
Les Brèves... Les Brèves... Les Brèves... Les Brèves... Les Brèves... Les Brèves...
•En décembre, Lama Teunsang se rendra en Inde et au Népal
pour assister au Kagyu Monlam et à l’inauguration de l’Institut
de Shangpa Rinpotché. Le programme s’en trouvera donc changé.
Des infos plus précises suivront.
•Toujours pour le Kagyu Monlam, il sera possible d’y participer
et de se joindre à un groupe organisé par l’agence népalaise
Shambala Travel qui supervise l’organisation de ce grand événement
(voir encart ci-dessous).
Rappelons qu’à cette occasion, Sa Sainteté Karmapa et Shamar
Rinpotché seront présents à Bodhgaya pour ces quatre jours
de prières, du 10 au 14 décembre 2004.
•En automne, la retraite des cent Nyoung Né n’aura pas lieu,
car à l'heure où paraissent ces nouvelles, nous n'avons pas trouvé
les lamas nécessaires à l'encadrement de cette retraite. Par contre,
un mois de retraite aura lieu du 15 novembre au 14 décembre, sous la
direction de Doris Mayr. D'autres sessions sont prévues au début
2005, en fonction des lamas disponibles. Nous vous tiendrons informés.
•En automne 2005, Lama Teunsang devrait se rendre à nouveau au
Tibet pour un pèlerinage et profiter de l’occasion pour suivre
les développements de son projet d’école dans la vallée
de Kierong.
Pour ce projet, plus d’info sur : www.kierong.org
•Vous avez du temps ou des compétences à offrir ? Écrivez-nous
à accueil@montchardon.org ou par écrit à CET Montchardon,
38160 Izeron.
•Le DVD relatant le voyage de Lama Teunsang au Kham en 2003 devrait être
prêt pour la venue du Karmapa à Montchardon. Le produit de sa vente
sera intégralement destiné au «projet école»
des Amis de Kierong.
•Montchardon sur la toile : www.montchardon.org -- vous y êtes !
:-)
Historiquement, il semble que la tradition des Monlam Tchenmo (les grandes
réunions de prière) a été établie au Tibet
dès le huitième siècle. Et au cours des siècles
suivants, ces réunions sont devenues de plus en plus populaires, réunissant
parfois plus de 50 000 moines. Pour la lignée Kagyu, c’est au 13e
siècle que le 3e Karmapa a introduit cette pratique. Après l’exil
de 1959, elle fut revitalisée par Kalou Rinpotché qui insistait
tout particulièrement sur l’importance de la récitation
des prières de souhaits, et en 1983, le premier Kagyu Monlam fut organisé
à Bodhgaya, réintroduisant ainsi cette pratique bouddhiste sur
le sol qui l’avait vu naître. Quelques années après,
en 1996, eut lieu, toujours à Bodhgaya, un Kagyu Monlam conduit par le
17e Karmapa et Kunzig Shamar Rinpotché. Ce fut alors un événement
marquant, car pour la première fois dans l’histoire, un Karmapa
recevait ses vœux d’ordination monastique là même où
le Bouddha réalisa l’Éveil. À cette occasion, un
grand nombre de lamas importants et plus de 6000 moines et nonnes se réunirent.
Plus généralement, le Kagyu Monlam appartient aux pratiques de
dévotion fréquemment accomplies lors de pèlerinages sur
les lieux saints du Bouddhisme, où il est de coutume de réciter
des prières de souhaits et de procéder à l’offrande
de lampes à beurre. Ainsi, le pratiquant réuni en lui les conditions
qui favorisent le développement de deux qualités essentielles
à l’obtention de l’Éveil : la disposition positive
et la connaissance. Concernant cette pratique, Nagarjuna dit que si les prières
de souhaits sont faites en présence de grands bodhisattvas, la force
de la prière résultante est si puissante qu’elle peut prévenir
les catastrophes naturelles et purifier toutes sortes de négativités.
Cette année, à Bodhgaya, du 10 au 14 décembre 2004, c’est
à nouveau en présence de Sa Sainteté Karmapa et de Shamar
Rinpotché qu’aura lieu cette grande pratique de prières
de souhaits.
Cela va sans dire que c’est un événement exceptionnel, et
que si vous souhaitez y participer, nous vous invitons à prendre contact
auprès de Shambala Travel & Tours, l’agence de voyage népalaise
chargée de l’organisation de cette rencontre, pour obtenir tous
les détails utiles (prix, itinéraire et conditions de voyage).
Shambala Travel & Tours, Katmandou, Népal
Email : ktd@col.com.np
Téléphones : 00 977 1 422 5166, ou 00 977 1 425 5794