Date | Catégories | Langues | Languages |
samedi 03 mai à 10:00 au dimanche 04 mai 2025 à 16:00 | - Enseignement fondamental | |
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La voie bouddhiste consiste en la triple voie de l’éthique, méditation et sagesse. La pratique de la méditation requiert un comportement éthique comme fondement, et la sagesse requiert un esprit qui est devenu clair et stable à la suite de la méditation. Ces trois éléments dépendent les uns des autres. On croit souvent que la pratique bouddhique se résume à la méditation assise, ce qui est vrai et faux. Vrai parce que la méditation tient une place centrale dans la voie du Dharma, faux parce qu’elle ne peut être dissociée des deux autres volets de la Voie, la discipline éthique et la sagesse.
L’éthique (śīla en sanskrit) est en effet à la base de toute pratique bouddhique : on y oriente ses actes et ses comportements vers ce qui est bénéfique, c’est-à-dire le respect de soi et d’autrui et la compassion à l’égard des êtres. Vœux, engagements et attention vigilante au quotidien préservent cette éthique. Quant à la sagesse (prajñā), elle permet de balayer l’illusion qui fausse notre perception et de découvrir la réalité derrière les apparences phénoménales. Éclairante et libératrice, elle est le fruit de l’étude, de la réflexion et de la méditation combinées.
L’éthique bouddhique veut que toute pratique et toute activité soient orientées vers le bonheur des êtres, que ce soit un bonheur temporaire que l’on pourrait qualifier de bénéfice secondaire de la pratique, ou le bonheur ultime de la libération et de l’Éveil. Loin d’être contradictoires, ces deux buts sont complémentaires dans l’esprit du Bouddha car un être harassé par les circonstances, l’anxiété ou la maladie ne saurait trouver l’énergie pour cheminer vers l’émancipation spirituelle.
Vivre l’éthique est affaire de discipline, de courage et de patience. La base de l’éthique bouddhique est de ne pas nuire et d’accomplir les actes bénéfiques. Le préalable est de développer une plus grande conscience des conséquences de nos actes et de bien comprendre la loi de causalité ou loi du karma afin de cultiver ce qui est positif, bénéfique, et de nous défaire de ce qui nous entrave.
Selon Nagarjuna : « Sans le développement éthique apporté par l’entraînement – la « base de toutes les qualités » – la méditation est une impasse spirituelle. »
La méditation bouddhique n’est pas une réflexion approfondie sur un objet de pensée comme le terme semble le signifier en philosophie occidentale, mais la prise en compte de l’esprit à la première personne, par un effet d’observation attentive de l’esprit par l’esprit. Le mot sanskrit bhāvanā signifie « cultiver », » prendre soin de « . Ici, la méditation s’entend comme un exercice spirituel qui fait appel non pas à la pensée mais à l’observation directe des mouvements de l’esprit – pensées et émotions – par l’attention et la vigilance, sans préjuger de rien, ni juger quoi que ce soit dans les phénomènes mentaux qui surgissent. En d’autres termes, on n’entre pas dans le processus discursif qui s’appuie sur le passé pour se projeter dans l’avenir, mais on porte une attention à la fois soutenue et détendue à ce qui émerge au moment même où cela émerge, sans suivre le discours de la pensée ni le corriger, c’est-à-dire sans enclencher les habituels trains de pensées qui nous envahissent et nous entraînent hors de la présence attentive.
La dispersion et l’agitation s’apaisant peu à peu, il est plus facile d’observer les phénomènes mentaux au présent. Śamatha, la quiétude, s’installe et, au final, l’esprit repose sans effort sur l’objet choisi entrant dans le samādhi, le recueillement méditatif stable. Mais ce n’est qu’un préliminaire, une indispensable préparation à la vision pénétrante (vipaśyanā) par laquelle le méditant va contacter sa vraie nature et celle de tous les phénomènes.
Rinpoché enseigne en anglais et sera traduit en français.
Frais de session : 14€/jour
- L'éthique bouddhiste et la méditation - Je Karma Trinleypa Rinpoché : 03 Mai - 04 Mai